Comment courir de nuit ?

La course de nuit est un vrai bonheur quand elle est bien pratiquée. Mais quand on se lance pour la première fois sur les sentiers, on hésite à investir dans du matériel et on ne sait pas toujours quoi prendre…

Croyez-le ou non, mais mon premier Trail fût un Trail nocturne de 20kms ! Au début, c’était juste un défi personnel un peu fou pour mon niveau de l’époque … Mais cela s’est avéré être un sacré kiff de courir la nuit! On découvre de nouvelles sensations et une perception totalement différente de l’environnement…

Je vous livre ici le fruit de mes 10 années de pratique de course à la belle étoile !

 

La sécurité avant tout !

Trail nocturne

Pour les routards

Si les coureurs en ville n’ont pas toujours besoin de lampe frontale pour voir là où ils mettent les pieds, c’est intéressant d’en porter quand même une pour être vu par les autres usagers de la route. Outre la frontale, les équipementiers ont développé leurs gammes de produits pour nous rendre toujours plus visibles. Bandes réfléchissantes et couleurs fluo ont fleuri sur les tenues ces dernières années.

Quand on court, on pense que tout le monde nous voit forcément et ne fait attention qu’à nous… Désolé de vous décevoir mais non… 🙂 Une vigilance accrue de votre part est donc de mise ! Mieux vaut faire une pause à un passage piéton et diminuer ses stats STRAVA que de se faire tamponner.

 

Pour les coureurs des sentiers

Le problème ne sera pas d’être vu mais de voir ! En effet, une vigilance particulière est nécessaire lors des entraînements Trail en nocturne. Pour faciliter la progression, une très bonne frontale est plus que recommandée.

J’utilise personnellement la lampe frontal Petzl NAO+ qui offre un éclairage adapté à la distance ciblée et une autonomie allant de 6h30 à 15h. Suffisant donc pour passer une nuit dehors lors d’un ultra trail, par exemple. Je vois également souvent sur les trails beaucoup de coureurs avec ce modèle HTMOI (qui est utilisé notamment par Antoine GUILLON sur ses Ultra-Trails).

Ce que je recommande, tout de même, dans le choix de votre lampe, c’est de privilégier une lampe avec un accu plutôt que des piles. L’accu à l’avantage de se changer rapidement, d’éviter de s’y perdre avec les piles chargées ou pas.

Quel que soit le modèle sur lequel vous jetterez votre dévolu, il faudra bien le connaitre et essayer ses différentes fonctions.

Prêtez une attention particulière à l’orientation de votre faisceau. Les passages rapides nécessitent d’avoir un faisceau puissant et de voir loin devant, contrairement aux passages en montée, plus lent. En procédant de cette façon vous économiserez votre batterie, chose qui peut faire la différence s’il reste une heure avant le lever du soleil et que votre lampe commence à fatiguer.

La position de la lampe en frontale n’optimise pas la vue du relief. C’est pourquoi il peut être intéressant d’avoir en complément une lampe pectorale. J’insiste bien sur le « en complément », car pour moi avoir un éclairage qui accompagne le regard est primordial, de plus les mouvements des bras peuvent cacher le faisceau de la lampe pectorale. Malgré tout, pour apprécier de façon plus précise les variations de terrain cette lampe sera un plus.

 

On résume pour tout le monde

Voir et être vu, grâce à tous les équipements possibles et imaginables, quitte à ressembler à un sapin de Noël si nécessaire.

Se couvrir selon les conditions de froid ou de pluie de façon encore plus sérieuse quand il fait nuit.

Je vous conseille cet article pour des conseils de course dans des conditions de froid, et celui-ci pour courir sous la pluie en toute tranquillité.

En compétition, même si vous traversez un endroit bien éclairé n’éteignez pas votre lampe, car vous risquez de rater un balisage retro-éclairé… Ce serait dommage…

 

A l’aventure !

Trail nocturne

On y va piano mais on y va

Si le coureur novice n’ira pas dévaler une pente à 30% caillouteuse, il me semble malgré tout judicieux de se confronter à des terrains inconnus de nuit.

Attention tout de même à pouvoir retrouver votre chemin… 🙂

Le travail en terre inconnue vous sera d’une grande aide pour la confiance en vous sur vos prochains trails nocturnes.

En effet, lorsque l’on parcourt toujours le même circuit on connait la position de chaque brin de pelouse. Ce qui ne sera évidemment pas le cas lors d’une course. S’habituer à voler sur des chemins non connu sera donc encore un petit plus qui peut vous faire passer un meilleur moment pendant la course.

La foulée s’adaptera d’elle même, elle deviendra plus courte qu’en temps normal pour valider chaque appui.

 

Perception de l’environnement la nuit

Lors de notre vie quotidienne, on est rarement à vagabonder en pleine nuit. Notre corps n’est donc pas habituer à évoluer à la lumière de la lune. Gambader de nuit va demander une adaptation physique et psychologique particulière.

L’appréhension psychologique à sortir de nuit va nécessiter au départ un véritable effort à ne pas négliger, surtout pour les dames. Faire ses premières sorties en groupe, peut être un bon début.

Notre horloge biologique étant habituée à un moment de repos durant les heures nocturnes, on prêtera une attention particulière à notre alimentation en préférant des aliments plus digestes qu’à la normale.

De nuit, nous avons l’impression de courir plus vite. Attention à ne pas se faire piéger, car cette sensation de vitesse est rarement réelle !

Une fois toutes ces habitudes acquises, s’équiper, s’alimenter, choisir son terrain deviendra instinctif et on y réfléchira même plus.

 

Les Trails Nocturnes

Trail nocturne

De nombreuses courses s’organisent en nocturne et remportent un grand succès. La ferveur rencontrée et la chaleur dégagée par tous les coureurs plait aux « élites » comme aux « novices ».

Durant ces courses on peut souvent admirer la colonne de luciole, grimpant les collines.

Bien des ultras trails prennent leur départ au coucher du soleil, comme la Diagonale des Fous par exemple. Ces départs nocturnes proposent aux coureurs une toute autre course quand le soleil se lève, mais un coup au mental quand il se recouche et qu’on est pas rendu à la moitié… 🙂

La plus célèbre course nocturne Française est sans contradiction possible, la Saintélyon. Elle se déroule souvent accompagnée de la neige.

 

Le mot de la fin

Bien plus qu’un simple sport, où « on prend une paire de chaussures et un short et c’est parti » ! Le Trail regroupe de nombreuses spécificités qu’il faut connaitre et maîtriser, afin de passer d’agréables moments sur les sentiers du monde entier.

Avec ce nouvel article vous avez maintenant tous les outils pour sortir votre museau en même temps que les chauve-souris 🙂

Si vous pensez qu’il peut aider d’autres personnes qui courent avec vous, n’hésitez pas à le partager!

Si vous avez une expérience nocturne à nous partager, n’hésitez pas à le mettre en commentaire; et si vous trouvez qu’il manque des éléments, n’hésitez pas à me le faire savoir également dans les commentaires!

 

PS : Si ce n’est pas déjà fait, je t’invite à télécharger mon E-Book qui te donnera 15 conseils pour courir plus vite.

 

On se quitte avec la traditionnelle citation :

« Si on avait pas perdu 1/4 d’heure, on serait arrivés y a 1/4 d’heure ». Johnny Hallyday (pendant le Paris-Dakar)

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Guillaume Morizur

Guillaume Morizur

Pompier pro

3 Commentaires

  1. Vincent

    Bien vu le conseil de la pectorale « en supplément », je me disais que c’était l’un ou l’autre et plus adapté au coureur de centre ville mais j’aime assez l’idée de ressembler à un sapin de Noël 😁 à tester !! Bien que la Petzl soit un véritable phare pour stopper les voitures arrivant en face (oui, véridique, appels de phares systématiques à pleine puissance), courrir du côté opposé au sens de circulation (j’ai de bonnes partie sur route avant de rejoindre les chemins ou forêts) ne garantie pas d’être vu malheureusement, on passe souvent à pas loin de 50cms de certains pares-chocs 🙁 et pourtant j’ai des leds clignotantes rouge autour d’une jambe. Je partage ce ressenti d’un véritable plaisir à courir de nuit. Temps sec à la belle saison, froid, brumeux et humide ou encore plusieux, même quand la motivation n’est pas toujours là avant de s’équiper, surtout quand il faut se sortir du lit douillet, le plaisir vient et reviens très vite, sans parler des rencontres insolites (chevreuil, renard ou autres sangliers). Merci pour cet article. Peut être à bientôt sur un trail nocturne 😋

  2. François Hinault

    Merci pour ce partage Vincent !
    C’est vrai que je ne parle pas de cette aspect dans l’article. De quel côté de la route courir… Je crois que les deux écoles se valent ! Du bon et du moins bon dans les deux cas !
    Notre prochain trail ne sera pas nocturne mais ce sera un vrai plaisir de partager ce moment ensemble ! 🙂

  3. Christophe Frétard

    Merci pour cet article. Je pense aussi que courir en mode trail la nuit est un très bon entrainement. Outre la confiance, ça permet de travailler la vigilance en particulier sur les zones planes (racines, cailloux, riche et…) mais aussi à lever plus haut les pieds dans ces passages car en effet le relief est atténué, chose qu’on fait beaucoup moins de jour.

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